INSEPARABLE A TETE GRISE

EAM, recette "maison"

Cet article pourra intéresser les éleveurs des pays peu développés où il est difficile ou impossible de trouver les produits du commerce destinés à l'élevage à la main des oisillons.

 

Une précision : mon but ici n'est pas de dénigrer les produits dits "modernes" qui sont là pour faciliter l'EAM. Mais je me souviens du temps où les jeunes oiseaux étaient élevés à la main avec les moyens du bord, une bonne pâtée "maison". Et cela rencontrait son succès, contrairement aux prédictions que l'on peut lire dans les forums : plus de 90 % de mortalité garantie si vous fabriquez votre pâtée vous-même… Les fabricants sont-ils donc des magiciens à la science infuse ?

 

Un couple de canus avait abandonné son unique jeune, un mâle de 16 jours. Inanimé, le jabot vide, l'oisillon semblait condamné. Une heure dans ma poche ! l'oiseau remua, se remit à respirer… Il y avait donc urgence, une pâtée improvisée, de l'œuf dur avec un peu de panure  fut le premier repas EAM du petit cana "tombé du nid". Puis j'adaptais la pâtée sur la base de celle que je donne aux adultes, mais avec plus de protéines.

 

 

             

 

 

A préciser : j'ai fabriqué un séchoir solaire à chaleur indirecte, les rayons du soleil détruisant nombre de vitamines et de protéines. Le soleil est généreux ici et me permet d'avoir en permanence une réserve de différents fruits, légumes secs, réduits en poudre et qui ont conservé leurs propriétés. Je sèche aussi les œufs durs écrasés que je réduit ensuite en poudre.

 

                               

 

 

Voici la composition de ma pâtée EAM :

 

Composants poids en g
Protéines/1 g
Total protéines Protéines/100 g Poids x 3 Poids x 4
Oeuf séché poudre 12 0,467 5,604 36 48
Maïs poudre 10 0,04 0,41 30 40
Levure bière 1 0,48 0,48 3 4
Spiruline 0,2 0,6 0,12 0,6 0,8
Papaye sec poudre 1 0,055 0,055 3 4
Lentilles poudre 1 0,3 0,3 3 4
Panure 4 0,1 0,4 12 16
Totaux 29,2 2,04 7,37 25,4% 87,6 116,8

 

 ♦ Voil'article "ANNEXES" où vous pourrez obtenir un tableau Excel destiné à la composition de la pâtée.

 

Cette préparation contient, pour 100 grammes sec, 25,4(25,4 %) grammes de protéines complètes fournies principalement par l'œuf qui contient tous les acides aminés essentiels. L'œuf fournit également des minéraux et des vitamines. La carotte fournit de la carotène ou provitamine A indispensable à la croissance. Les autres vitamines, les oligoéléments et divers enzymes sont fournis par la papaye, la mangue et la spiruline. Ces deux fruits peuvent être évidemment remplacés par d'autres en fonction de ce que vous trouverez sur place et de la saison.

Quelques remarques :

 

  •    La spiruline contient de 60 a 70% de protéines très bien assimilables et tous les acides aminés (pas seulement ceux dits "essentiels"), beaucoup de vitamines du groupe B et une quantité impressionnante de B-carotène (précurseur de la vitamine A).

 

  •     La papaye verte contient une enzyme, la papaïne, qui a la propriété de décomposer les protéines. Cette enzyme favoriserait ainsi la digestion mais rien n'est prouvé.

 

  •     On peut ajouter une petite quantité de lactobacilles et de levure de bière ou de boulanger. tous deux étant des probiotiques.

 

  •     J'avais pensé ajouter des petites crevettes réduites en poudre (pas trop écolo…) mais, renseignements pris, la grande richesse en chitine les rendrait indigestes voire dangereuses ???

 

 

 

NOURRISSAGE

 

J'ai donné ma préférence au nourrissage "à la brochette" au moyen d'une petite cuillère en plastique. L'oiseau mange ce dont il a besoin ou envie, un peu plus le soir par exemple. Cette façon de faire permet de bien contrôler l'appétit de l'oiseau et de mieux appréhender un éventuel problème d'assimilation. Par exemple, si l'oiseau n'a pas tellement d'appétit, si son jabot se "vide" mal, il conviendra de supprimer le paddy qui peut être indigeste, de changer la texture de la pâtée (plus ou moins humidifiée…); d'augmenter la température de la couveuse (la mienne est fabriquée "maison", eh ! oui…).

 

Le nourrissage "à la brochette" est peut-être un peu plus long que celui à la seringue mais il me semble plus naturel et permettra d'avoir un meilleur contact avec l'oisillon qui s'apprivoisera plus rapidement

 

 

 

 

Et voilà le petit canus à 40 jours, peu de temps avant le premier envol. Le sevrage a été quelque peu fastidieux et a duré deux bonnes semaines. Le jeune mâle a ensuite rejoint ses congénères en volière extérieure. Il ne semble plus guère me connaître ou me reconnaître…

 

 

 

 



14/12/2012
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