INSEPARABLE A TETE GRISE

ESPECE MENACEE DANS SON MILIEU

 

Les Inséparables sont réputés nuisibles à Madagascar car ils se nourrissent principalement de paddy (riz non décortiqué) et peuvent ainsi occasionner de sérieux dégâts dans les rizières. Il faut bien comprendre que le riz est la nourriture principale des malgaches, il ne faut donc pas y toucher… Ainsi le sort de ces petits perroquets est-il parfois peu enviable car nombre d'entre eux sont éliminés ou encore capturés. On leur coupe alors les rémiges et ils serviront souvent de jouets pour les enfants.

 

 

 

 


           


 

 

La déforestation, les feux de brousse, contrôlés ou non, la pression constante de la population rurale sur la nature en général ne manquent pas de rendre cette espèce vulnérable. Par la destruction des arbres, les opportunités d'établir un nid diminuent. Ou des nichées sont détruites : des enfants m'avaient apporté deux jeunes canus trouvés dans une cavité d'un arbre abattu pour faire du charbon de bois. Les feux de brousse détruisent aussi les réserves de nourriture des oiseaux (graminées).


 

 

 

                

 

 


 

 

Néanmoins, dans notre région située à 700 mètres (climat tropical sec tempéré par l'altitude), peu peuplée, l'espèce ne semble pas menacée et pas un jour ne se passe sans l'observation de groupes (parfois une vingtaine d'individus). Mais aucune étude sérieuse n'a été faite à ce sujet à ma connaissance et bien malin celui qui pourrait prédire l'avenir de cette espèce. Agapornis canus est inscrit à la CITES dans l'Annexe II ce qui devrait la protéger…mais Madagascar, pays pauvre parmi les plus pauvres, a d'autres chats à fouetter. Inséparable à Tête Grise est recherché comme oiseau de cage dans les pays occidentaux, un quota d'exportation de 3500 oiseaux serait fixé (notifications CITES n° 874, 916, 994, 1998/36, selon Razafimanjato S. D. E.). Comme l'application des "règlements" est très flexible à Madagascar (la corruption est omniprésente) on peut légitimement douter que ce quota soit respecté.

 

La presion humaine est de plus en plus importante du fait entre autre de la démographie fortement positive à Madagascar et du produit par habitant qui n'augmente pas en conséquence. Il n'y a pas de jour où des autochtones ne viennent couper des branches, voire des arbres entiers, aux alentours de l'école, sur des terrains ne leurs appartenant pas... Ceci pour du bois de chauffe en principe, ils n'ont pas les moyens d'acheter du gaz par exemple. Mais comment un "riche blanc" (vasaha en malgache) peut-il se permettre de donner des leçons à vraiment plus pauvre que lui ? Le principe de la protection du milieu naturel doit-il, ou peut-il, ainsi être l'une des priorités des Malgaches broussards ? Ici, une tortue rayonnée, pouvant se vendre 2.000 euros en Europe, représente un plat recherché quand elle n'est pas détruite par les feux de brousse. Puis il y a les traficants, bien blanc eux, qui se fourniront en caméléons, boas de Madagascar et autre reptiles...juteux ce commerce-là !

 

Notre élevage tient compte largement du statut précaire de Madagascar en ce qui concerne la destruction de sa nature. Ainsi, les oiseaux en captivités ont été choisis en fonction de leur adaptabilité, ceux qui semblaient ne pas "se plaire" en volière ont été relâchés (soit plus de la moitié des oiseaux). Les canus qui avaient les rémiges coupées ont tous survécus et commencent à visiter leur nichoir...

 

Des sensibilisations sont également faites dans notre école et notre collège. Ainsi les élèves apprennent à respecter leur nature et nous espérons qu'ils pourront transmettre au moins un peu de leurs nouvelles connaissances à leurs parents, puis à leurs enfants.l

 

 

 

Mis à jour le 9 janvier 2012

 



23/10/2011
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